LES ETATS OCCIDENTAUX NARCISSIQUES EXULTENT

LES PEUPLES DEVASTES EXIGENT REPARATION

 

Tandis que certains Etats multiplient les célébrations de l'épopée colombienne dans l'allegresse, les militants des peuples martyrs de la colonisation européenne, dressent un état des lieux et placent l'agenda du futur: les réparations.

 

Ainsi que souligné par les organisateurs de la rencontre de Nantes du 27 avril 2013 sur les contours et les limites de l’abolition française de 1848,  intitulée « Esclavage : faut-il ou ne faut-il pas réparer ? »,

 

Il ne s’agit pas du prix du sang

Il ne s’agit pas du prix de la douleur

Il ne s’agit pas du prix du crime

Ce dont il s’agit, c’est des « héritages »

 

Des héritages  de disparité économique, de déstructurations sociétales et d’aliénation psychologique qui permettent aux pouvoirs toujours impérialistes de perpétuer certaines pratiques  (néocolonialisme, ingérences…), et de continuer à refuser le traitement du dossier des réparations.

 

Un dossier formellement mis sur la table à maintes reprises au fil des siècles, sur tous les continents, par les victimes des spoliations coloniales (terres accaparées, travail extorqué sous régime d’esclavage…) et leurs descendants. Un dossier  qui a permis que justice soit rendue dans un certain nombre de cas individuels, mais  qui  dans les actions collectives  a à ce jour essuyé plusieurs fins de non-recevoir.

 

En France même, en 1992, le Comité International des Peuples Noirs adressait au Président Mitterrand un courrier  émaillé d’une citation de Fanon et signé du bâtonnier de Guadeloupe  demandant réparation :

 

"(...) Souffrez donc, Monsieur le Président de la République, qu'à l'aube de ce cinquième centenaire, les descendants des victimes osent lever la tête. Osent réclamer JUSTICE, car les crimes commis sont imprescriptibles. Osent demander à l'Europe suivant l'exemple du pape à Gorée de :

1. Reconnaître solennellement l'existence des trois crimes contre l'Humanité que sont : l'esclavage des Nègres - le génocide amérindien - le génocide africain.

2. Réhabiliter la mémoire des martyrs d'un bout à l'autre des continents américain et africain : Revoir à hauteur d'hommes, tous les malheurs, tous les supplices et toutes les ignominies: "les tonnes de chaînes, les orages de fouets, les fleuves de crachats."

3. Réparer, car le drame des derniers Amérindiens, comme le drame de l'Afrique et de la diaspora noire est que l'enrichissement du monde blanc a eu pour nécessaire corollaire, la destruction des Amérindiens et l'appauvrissement criminel du Monde Noir."

Demande demeurée sans réponse.

Si ce n’est indirectement, par l’action du maire de Paris Jacques Chirac.

Car en écho au repentir du Pape à Gorée, en France, c’est lui qui prenait l’initiative en organisant à Paris une exposition en hommage aux Tainos. …Ces habitants de  la Caraïbe qui en accueillant en 1492 Cristobal Colon avaient signé leur arrêt de mort.

 

Cette mémoire de l’histoire française contemporaine est vivace chez les militants de longue date parmi les descendants de colonisés.