APPEL DU 12 OCTOBRE (FRANCE HEXAGONALE)

12 OCTOBRE,

POUR UNE JOURNÉE DE CONQUÊTES,
DE RÉSISTANCE ET DE RÉPARATION !

 

De l’arrivée des Espagnols en Amérique le 12 octobre 1492, résulta le premier génocide des temps modernes.

A savoir l’anéantissement des peuples autochtones d’Amérique et dans son prolongement la capture et la déportation massive d’Africains au « nouveau monde », suivies de leur détention en esclavage et de leur extermination au travail durant plus de quatre siècles.

 

Le pouvoir colonial espagnol décréta ce fatidique 12 octobre, « Jour de la race » en Espagne et dans les colonies de la Couronne espagnole en Amérique.  ...Jour de la race supérieure. Jour de la race blanche.

 

Et il y a une vingtaine d’années, le 12 octobre 1992, l’ensemble des anciennes puissances esclavagistes d’Europe se sont jointes à l’Espagne dans la  célébration de ce qu’elles ont dénommé « le  5ème centenaire de la découverte de l’Amérique », officiellement fêté comme une éphéméride non seulement de l’Espagne mais de toute l’Europe occidentale.

 

Les peuples originaires des Amériques, ainsi que les descendants d’Africains déportés, survivants de cette entreprise criminelle aux conséquences on ne peut plus dévastatrices, assistèrent alors, impuissants, à une débauche obscène d’allégresse.

 

En orchestrant ces festivités les États européens renouvelèrent la négation des peuples qu’ils avaient colonisés, et manifestèrent combien leur perception d’une sous-humanité demeure actuelle.

LE 12 OCTOBRE, MOBILISES ET SOLIDAIRES...

Dans les Amériques, les rescapés de l’hécatombe causée par la colonisation européenne commémorent quant à eux le 12 octobre comme la date symbole du commencement de leur Résistance à la conquête et à la colonisation.

 

Aujourd’hui,  cette résistance portée par les peuples victimes de la colonisation, devient aussi celle de tous ceux qui dans les anciennes puissances négrières, esclavagistes et colonisatrices, ont pris conscience des crimes contre l’humanité commis en leur nom, condamnent ces entreprises de déshumanisation et s’engagent du côté des victimes.

 

Cette Résistance commune à la chosification des êtres humains peut devenir fondement et moteur d’un renouveau de la solidarité entre militants du Sud et du Nord décidés à rendre possible un autre monde où la réconciliation de l’homme avec l’homme deviendra une réalité.

…POUR UN AUTRE MONDE !

 

Car si l'esclavage et la traite négrière ont été abolis en Europe, nos sociétés sont encore façonnées par les conséquences actuelles de ces crimes du passé. Des crimes de l’Histoire qui se distinguent par la racialisation des victimes et la contestation de leur humanité.

Ainsi, la domination coloniale et cet esclavage qui, dit-on, appartiennent au passé, nous ont laissé comme héritage une réalité politique et socio-économique désastreuses dans des sociétés profondément racialisées. La disparition de cette aberration est une condition essentielle dans la construction de nouvelles formes de solidarité visant la création d’un monde meilleur pour les prochaines générations. Et dans cette perspective nous donnerons au 12 octobre une portée et une dimension correspondant à nos idéaux de Justice et de solidarité.

 

Réparer, corriger les distorsions de l'histoire, ce n'est pas s’enfermer dans le passé mais le connaitre afin de transformer le présent et préparer l’avenir.

Tous les peuples qui ont subi la domination coloniale ou l'esclavagisme ont un droit moral et formel pour demander l’ouverture du dossier  des réparations.

Il est temps d’acter ce principe du droit à la réparation, et la multiplicité des formes à envisager, miroir de la multiplicité des dommages perpétrés : réparations mémorielles, sociales, politico-économiques, foncières...

Il est urgent de  faire avancer cette revendication fondatrice d’une rénovation par les peuples de l’Ordre mondial façonné par le système colonial.

La cause est essentielle et  la tâche est vaste.

Alors, commençons de suite !