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Au vu des ruptures d’initiation consécutives aux agressions diverses dont la nation africaine a fait l’objet au cours du dernier millénaire, c’est Karamoko Youssouf Tata Cissé qui, précocement, avec l’assentiment de ses maîtres, décide de faire sortir du cercle des initiés la transmission de certains enseignements.

Karamoko Youssouf Tata CISSE

Karamoko Y.T.C. transcrit ainsi en caractères latins le texte constitutionnel fondateur, à l'aube du 13e siècle après JC, de l’État du grand Mali, le traduit du malinké en français, lui donne sa dénomination de « Charte du Manden », et le déclame publiquement en 1968.

Ce qui s'y exprime, c'est le fond culturel commun à l'ensemble de l'Afrique noire de temps immémoriaux.

 

Une strophe de ce texte figure aujourd’hui sur l’un des panneaux du premier mémorial européen de l’esclavage, inauguré dans le port de Nantes en 2012.

Au plan militant, en France, Karamoko Youssouf Tata Cissé est à la fois source d’inspiration dans la fondation du Mouvement International pour les Réparations (MIR) à la fin des années mille neuf cent quatre-vingt dix, et dans l’ensemble de la dynamique qui entoure la mise en œuvre de la « Marche des Esclaves » au dbut des années deux mille à Nantes.

 

Et à propos de l’agenda de la "Renaissance africaine", Karamoko Youssouf Tata observe :

 

"...d’un bout à l’autre de ce continent, on assiste plus que jamais, au pillage organisé et systématique non seulement des ressources économiques dont il regorge, mais aussi des richesses intellectuelles et spirituelles produites par ses peuples au cours des âges (…). Comme disait ce sage bambara, tout se passe comme si le Noir d’Afrique moderne méconnaissait ou rejetait ce qui le caractérisait :

  • sa religion dont sont issues les religions dites révélées,

  • sa spiritualité et son humanisme qui ont conduit au tout début du XIIIème siècle la confrérie des chasseurs de l’Afrique de l’Ouest à édicter la Charte du Manden et à abolir l’esclavage en organisant la chasse aux esclavagistes de tout bord,

  • son unité culturelle tant prônée par Cheick Anta Diop.

 

Le renouveau de l’Afrique Noire exige qu’elle renoue d’abord avec ces valeurs-là, par l’éducation, la recherche et l’enseignement.

Il exigera ensuite l’émergence de nouvelles solidarités en vue d’un développement harmonieux des Etats du continent.

Il exigera enfin l’instauration de la justice, source de paix, et la reconnaissance des mérites de ceux pour qui l’amour du travail bien fait et l’honnêteté morale sont des exigences centrale. "

 

Karamoko Youssouf Tata Cissé est l’auteur de nombreux articles, a participé à des émissions radio mémorables [RFI, Mémoire d'un continent], et a rédigé plusieurs ouvrages parmi lesquels les suivants ont été publiés :

1. « Les fondements de la société d’initiation du Komo » (en collaboration avec Germaine Dieterlen), Les cahiers de l’Homme, Mouton et Cie, Paris-La Haye, 1972, 321 p.

2. « L’Empire du Mali », Vol. I (texte malinké et traduction française), d’après un récit de Wâ Kamissoko, de Krina. Fondation SCOA pour la Recherche en Afrique Noire, Paris, 477 p.

3. « L’Empire du Mali », Vol. II (texte malinké et traduction française), d’après un récit de Wâ Kamissoko, de Krina. Fondation SCOA, Paris, 1976, 408 p.

4. « Paysans malinké du Haut Niger : Tradition et développement rural en Afrique Soudanaise ». (En collaboration avec Emile Leynaud). Éditions-Imprimerie Populaire du Mali, Bamako, 1978, 451 p.

5. « La grande geste du Mali : des origines à la fondation de l’Empire » - Préface de Jean Rouch – (en collaboration avec Wâ Kamissoko). Éditions Karthala et ARSAN, Paris, 1988, 426 p.

6. « Soundjata la gloire du Mali : La grande geste du Mali – Tome 2 » - Préface de Jean Rouch – (en collaboration aec Wâ Kamissoko). Éditions Karthala et ARSAN, Paris, 1991, 305 p.

7. « La confrérie des chasseurs Malinké et Bambara : Mythes, rites et récits initiatiques ». Editions Nouvelles du Sud et ARSAN, Paris, 1994, 391 p.

8. La charte du Mandé et autres traditions du Mali. In Les Cahiers du calligraphes (Calligraphie de Aboubakar Fofana), Albin Michel, Paris, 2003

 

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