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Les films de Sarah Maldoror se caractérisent par une grande subtilité dans le traitement des sujets, par un souffle poétique et par une qualité esthétique constants. Ils assoient la réputation de professionnalisme de Sarah Maldoror et font alors d'elle une référence du mouvement militant international.

 

Parmi la trentaine de documentaires et films qu'elle a réalisés, nous retenons sept thèmes majeurs de son Å“uvre qu'elle sait éclairer d'un regard « vu de l'intérieur Â», où les femmes comme les hommes peuvent se retrouver :

  • les guerres africaines contemporaines de libération et la persévérance dans la lutte,

  • les femmes dans la lutte,

  • le racisme insidieux et quotidien,

  • la solidarité entre opprimés,

  • la répression politique en « temps de paix Â» (…pour ceux qui refusent de se soumettre enfermements, internements psychiatriques…),

  • la lutte via la culture, avec des portraits de Toto Bissainthe, Césaire, Damas ou Depestre.

  • la réhabilitation de l'histoire noire et de ses héros, histoire sciemment occultée et distordue par le pouvoir colonial, et qu'il appartient aux colonisés de se réapproprier, (luttes historiques menées contre le système esclavagiste par les descendants d'Africains déportés aux Amériques etc. - film en cours sur « les rebelles du Matouba Â»).

 

Sarah Maldoror a au cours de sa carrière été sollicitée et primée par de très nombreux festivals d'Europe, des Amériques et d'Afrique, et invitée à plusieurs reprises par des universités américaines pour y présenter ces films.

 

 

Enfin, on peut noter qu’à Paris, le samedi 4 octobre 2003, lors de la remise de la citoyenneté d'honneur à Mumia Abu Jamal par la Ville de Paris [3], laquelle était réceptionnée par Angela Y. Davis, Sarah Maldoror était là pour filmer.

 

 

Source : wasadugu.org (2005)

 

 


 

[1] (Source : HGA) Dans les années 50, Agostino Neto, Amilcar Cabral et Mario de Andrade organisèrent secrètement un Centre d'études africaines se donnant l'objectif ambitieux de promouvoir l'étude des peuples noirs colonisés, notamment par l'étude et la promotion de la création littéraire africaine. L’aile littéraire de l'entreprise était la Maison des étudiants de l’Empire. (…) à cette époque le Portugal interdisait d'employer le mot « africain Â» pour désigner les « provinces portugaises d'outre-mer Â». Pour parler de la diffusion des traditions africaines, les écrivains de l'époque coloniale devaient dire « diffusion des valeurs culturelles d'outre-mer Â».

 

[2] Lorsque l’ALD a été créé en 1958 dans le Ghana qui venait d’accéder à l’indépendance en 1957, toute l’Afrique subsaharienne était sous domination coloniale mis à part le Liberia, pseudo-colonie des USA, et les pays d’Afrique australe sous domination blanche (Afrique du Sud, Rhodésie…). Quant à la Diaspora africaine, elle était encore confrontée à la ségrégation, aux USA notamment.

 

 

[3] Insignes de la citoyenneté d'honneur décernées le 6 novembre 2001 (sur proposition du Groupe communiste) par la Ville de Paris à Mumia Abu Jamal

Sarah MALDOROR

Principale fondatrice à Paris en 1956 [Avec Samba Ababacar, Toto Bissainthe, Timiti Bassori etc.] de la première compagnie théâtrale noire " Les Griots ", elle saisit dés la fin des années 50' l'enjeu de l'audiovisuel pour les luttes de libération et choisit de partir à Moscou en 1961 pour se former au cinéma. A son retour Sarah Maldoror s'installe en Algérie.

 

Cinéaste noire militante de stature internationale, compagne de Mario de Andrade, l'un des leaders du Mouvement Populaire de Libération de l'Angola[1], dont elle aura deux filles, Sarah Maldoror est engagée dans la lutte de libération.

 

Lors de la Commémoration de l’African Liberation Day [2] organisée en mai 2005 par le MIR (Mouvement International pour les Réparations), Place de la République à Paris, Sarah Maldoror est intervenue pour présenter en quelques mots le combat de ceux à qui avait été dédiée la journée, Delgrès et ses compagnons, tous combattants de la Liberté…

 

 

         

           Napoléon a rétabli l’esclavage. Delgrès avec Ignace, Solitude et d’autres ne l’ont pas accepté et ont résisté. Ce sont des Résistants, comme il y en a eu à d’autres moments en France et ailleurs dans le monde. Mais tandis que les Résistants français de France sont reconnus, les Résistants de la Guadeloupe ou de la Martinique ne font pas partie de l’Histoire. (…) Nous devons travailler sur l’histoire. Mme Taubira a fait énormément nous devons continuer le chemin quelle a tracé. 

 

[Sarah Maldoror, Samedi 28 mai 2005, à Paris Place de la République]

A la fin des années 60' et au début des années 70', alors que les guerres d'indépendance font rage dans les colonies portugaises d’Afrique et sont en Occident largement occultées, Sarah Maldoror est seule à parvenir à porter au cinéma la voix des militants africains en lutte. Une voix qui dit : l'ignorance et le mépris de la culture des colonisés, la torture et l'emprisonnement des opposants à la colonisation, l'engagement des femmes, la solidarité humaine face à l'oppression. Dés 1966, on la retrouve sur le tournage de « La Bataille d’Alger Â». Puis ce sont :

  • « Monagambée Â», 1969, tourné en Algérie, dénonçant la torture, basé sur le roman d'un écrivain angolais alors emprisonné par le pouvoir colonial portugais ; ce premier film de Sarah se voit déjà décerner plusieurs prix dont celui de meilleur réalisateur par le Festival de Carthage ;
     

  • « Des fusils pour Banta Â», 1970, tourné en Guinée Bissau alors que Sarah est elle-même dans le maquis aux côtés d’Amilcar Cabral; les bandes seront malheureusement endommagées ;
     

  • « Sambizanga Â», 1972, tourné au Congo sur la guerre de libération de l'Angola, Tanis d'or du Festival de Carthage, Prix de l'Office catholique de Ouagadougou,

    
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